Il s’agit d’un extrait de l’homélie de Mgr Macaire lors de l’ordination d’un prêtre et d’un diacre le 16 avril dernier :
« La vie cléricale est la façon de vivre et d’exercer le ministère. Elle change à chaque époque, mais doit sans cesse éviter le danger du cléricalisme, du prêtre sait-tout et fait-tout. Il nait du péché, des mauvaises habitudes, de l’isolement, des fatigues mentales et physiques, du vieillissement et du manque de prière des pauvres types que nous sommes. Mais il vient aussi de l’immaturité des fidèles : ceux qui l’enferment dans le rôle de chef pour l’esclavagiser et se démettre, ceux qui flattent pour l’accaparer et pour mieux le critiquer ensuite, ceux qui le transforment en gourou afin de se dispenser de s’aimer les uns les autres et d’oeuvrer en synode, ceux qui cherchent à jouer aux « tilabés » despotiques. Nous payons tout ça très cher, par les fatigues, l’isolement, des risques de burn-heart, d’addiction, de harcèlement, d’amertume…
Contrairement aux générations passées, n’ayez pas honte de vous confier à des responsables laïcs, de vous laisser protéger par leur ministère. Ne soyez pas sans cesse des sachants, ne considérez pas la liturgie comme un spectacle, le choeur comme une scène, l’autel comme un pied d’estal [sic !], l’ambon comme une tribune où on « règle ses comptes », ou un guichet où l’on remplit ses comptes… Fuyez l’orgueil des succès faciles qui vous placent sur des pinacles où vous serez un jour flingués. Enfin, imitez Marie ! Elle n’a jamais commandé personne, mais exerce le leadership par son exemplarité, sa maternité, son humilité, en laissant son âme être transpercée, en étant la servante qui a dit oui sans écouter ses sentiments ».